L’église Saint-Pierre est l’ancienne abbatiale du monastère bénédictin de Saint-Pierre-en-Vallée. Devenue paroissiale au moment du Concordat (1802), l’église était dépourvue du vitrage des fenêtres basses, détruit pendant la Révolution, et les baies du triforium du chevet étaient probablement lacunaires. A la suite de la réaffectation de l’édifice au culte, de nombreux vitraux, d’époques diverses (des années 1480 au XVIIe siècle) et de provenances variées, furent ainsi disposés dans plusieurs baies. Certains panneaux du XVIe siècle, qui étaient réputés provenir de Saint-Hilaire (la paroisse voisine de l’abbaye, rasée en 1804) furent d’abord placés dans deux fenêtres de la chapelle centrale du déambulatoire, avant de rejoindre, probablement sous Louis-Philippe, ceux qui avaient été affectés aux baies du triforium de l’abside. Les cinquante panneaux colorés qui garnissaient ces baies avaient été adaptés sans ménagement aux fers préexistants, délimitant des rectangles qui mesurent en moyenne 45 sur 70 cm. Déposés en 1936 afin d’être restaurés par Charles Lorin, maître-verrier établi à Chartres, les vitraux du triforium ne furent pas remis en place après leur restauration, exécutée sous la direction de Jean Trouvelot, architecte en chef des Monuments historiques : alors que neuf des panneaux les mieux conservés (ceux de l’Arbre de Jessé, ceux qui composent la Circoncision et l’un de ceux de l’Assomption) furent soustraits à l’ensemble en 1939 pour être transférés à Paris (d’abord conservés au musée de Cluny, puis au dépôt des Monuments historiques de Champs-sur-Marne), les autres regagnèrent le triforium de Saint-Pierre, redistribués après 1950 en cinq fenêtres au lieu de sept, dans un agencement modifié mais néanmoins fidèle au système précédent. A l’issue de la campagne de réhabilitation générale des vitraux de l’église, qui débuta en 1990, il fut procédé à la dépose définitive des vitraux anciens (exécutés entre le XVe siècle et le XVIIe siècle) autrefois disposés dans les baies du triforium, afin de les présenter, aux côtés de ceux qui avaient été déposés à Champs-sur-Marne, au Centre international du Vitrail à Chartres.
L’ensemble des vitraux de l’église a été classé au titre des Monuments historiques en 1840, en même temps que l’édifice.
(Informations extraites de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010).
Par Antoine Maës
Le 22.10.2019