Centre international du Vitrail | ||
Ce vitrail (en deux panneaux) provient, avec trente-quatre autres présentés au Centre international du Vitrail, de l'église Saint-Pierre de Chartres.
Six panneaux de belle qualité, tous rognés dans les deux dimensions, sont les vestiges plus ou moins complets de trois scènes (numérotées de 5 à 7) d’une même verrière consacrée à l’Enfance du Christ, exécutée dans la première décennie du XVIe siècle. Chaque représentation se développait sur deux lancettes, laissant supposer la forme double – ou quadruple – de la fenêtre pour laquelle elles avaient été conçues. L’adaptation des panneaux au triforium de Saint-Pierre a parfois épargné l’essentiel des sujets, ou les a partiellement sacrifiés au profit de l’ornementation qui les mettait en page, répétée autour de chacun ; ces cadres architecturaux consistaient en des colonnettes striées de jaune d’argent, accolées à des piliers creusés de niches hébergeant des statuettes de prophètes et supportant un entablement à clés pendantes. Ainsi peut-on restituer assez précisément la surface qu’occupaient initialement ces scènes, hautes d’un peu plus de 75 cm sur une largeur supérieure à 1,30 m, non comptée celle du meneau de pierre qui les divisait.
Ces panneaux faisaient partie de la même verrière que l’Annonciation (n° 5) et l’Annonce aux bergers (n° 6), comme en témoignent les parties subsistantes de leur encadrement architectural. Ils ont aussi, de façon cette fois beaucoup plus évidente, été sévèrement rognés en largeur, au point que la figure centrale, la Vierge, a pratiquement disparu. On ne distingue plus qu’une partie de son nimbe, de son manteau bleu et de sa robe rouge dans le panneau de gauche, ainsi que l’extrémité du lange de l’Enfant qu’elle présentait aux rois mages. À droite, on reconnaît également un pan de son manteau, ce qui permet d’exclure l’hypothèse d’une composition se déroulant à l’origine sur trois panneaux.
L’état de conservation est bien moins satisfaisant que celui de la scène précédente : le roi de gauche est essentiellement constitué de bouche-trous, auxquels s’ajoutent quelques pièces de restauration au niveau de l’épaule de la Vierge. Le visage du mage debout à droite est moderne, ainsi que la plupart des pièces qui le séparent de saint Joseph.
Les parties bien conservées montrent les mêmes qualités d’exécution que celles relevées dans les deux précédentes scènes et la technique est absolument semblable. On y retrouve le jeu sur les teintes de grisaille, qui sont appliquées de façon similaire, ainsi que l’emploi de sanguine pour les carnations et, ici, pour rendre le pelage du boeuf. On retrouve des pièces gravées sur le verre rouge, pour le nimbe de la Vierge et plusieurs détails du costume du roi Melchior.
(Notices extraites de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 106 et 110).
Sources en ligne : https://www.centre-vitrail.org/fr/les-vitraux-de-la-renaissance-a-chartres/