Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail remployé dans l’église Saint-Pierre de Chartres - n° 5 - L'Annonciation

CARTEL

Artistes
Date de réalisation
≈ 1500 - 1510
Iconographie
  • Annonciation
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
hauteur = 0.75 m, largeur = 0.47 m
Lieu de conservation
  • Chartres, Centre-Val de Loire, France
    Centre international du Vitrail

 

Vitrail remployé dans l’église Saint-Pierre de Chartres - n° 5 - L'Annonciation

PROVENANCE

Ce vitrail (en deux panneaux) provient, avec trente-quatre autres présentés au Centre international du Vitrail, de l'église Saint-Pierre de Chartres.

NOTICE

Six panneaux de belle qualité, tous rognés dans les deux dimensions, sont les vestiges plus ou moins complets de trois scènes (numérotées 5 à 7) d’une même verrière consacrée à l’Enfance du Christ, exécutée dans la première décennie du XVIe siècle. Chaque représentation se  développait sur deux lancettes, laissant supposer la forme double – ou quadruple – de la fenêtre pour laquelle elles avaient été conçues. L’adaptation des panneaux au triforium de Saint-Pierre a parfois épargné l’essentiel des sujets, ou les a partiellement sacrifiés au profit de l’ornementation qui les mettait en page, répétée autour de chacun ; ces cadres architecturaux consistaient en des colonnettes striées de jaune d’argent, accolées à des piliers creusés de niches hébergeant des statuettes de prophètes et supportant un entablement à clés pendantes. Ainsi peut-on restituer assez précisément la surface qu’occupaient initialement ces scènes, hautes d’un peu plus de 75 cm sur une largeur supérieure à 1,30 m, non comptée celle du meneau de pierre qui les divisait.

Les deux panneaux composant à l’origine cette Annonciation ont été coupés en largeur. Ils devaient à l’origine mesurer au moins 65 cm de large chacun sur une hauteur légèrement supérieure aux 75 cm actuels. La scène se déroulait dans une salle, devant une grande tenture laissant apparaître des baies vitrées dans la partie haute. L’encadrement architectural est conservé dans le panneau de droite, au détriment de la figure de la Vierge, amputée de sa plus grande partie. On relève plusieurs pièces anciennes en remploi : l’une se trouve dans la chasuble de l’archange, une autre complète le phylactère, d’autres les fonds et l’architecture. S’y ajoutent quelques restaurations modernes, notamment un complément dans la tête de l’archange et le début de l’inscription.

La scène reprend un schéma classique, dans l’esprit de celui que l’on trouve autour de 1500 dans plusieurs vitraux parisiens et normands. La Vierge, surprise dans sa lecture, se retourne vers Gabriel. Celui-ci s’avance vers elle, un sceptre à la main, en prononçant ces mots : AVE [MARIA GRATIA] PLENA. Il porte une chape rouge doublée de vert, dont les motifs damassés sont gravés à l’acide et repris à l’outil, puis peints au jaune d’argent. Ses ailes bleues sont ornées de reflets verts obtenus par de petites taches de la même teinture. Les traits de son visage sont peints avec finesse, mais la corrosion du verre et les nombreux plombs de casse empêchent d’en apprécier toute la qualité.

(Notices extraites de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 106).


Sources en ligne : https://www.centre-vitrail.org/fr/les-vitraux-de-la-renaissance-a-chartres/


Par Antoine Maïs Le 31.10.19