Centre international du Vitrail | ||
Ce vitrail (en quatre panneaux) provient, avec trente-quatre autres présentés au Centre international du Vitrail, de l'église Saint-Pierre de Chartres.
Dix-neuf panneaux (correspondant à huit vitraux numérotés 21 à 28) remontés dans le triforium de Saint-Pierre ont manifestement une origine commune. Outre un Arbre de Jessé (n° 21), qui pouvait remplir toute une fenêtre, six scènes sont encore bien identifiables : La Visitation (n° 22), la Présentation au Temple (n° 26), l’Adoration des Mages (n° 24), la Circoncision (n° 25) et la Fuite en Égypte (n° 27). Deux fragments en très mauvais état pourraient avoir fait partie d’une Nativité (n° 23), tandis qu’un dernier panneau semble avoir appartenu au Massacre des Innocents (n° 28). Chaque épisode de ce cycle de la Vie de la Vierge était réparti sur quatre panneaux. L’ensemble devait occuper trois baies d’un édifice que l’on peut supposer être l’église Saint-Hilaire, dont le chœur avait été rebâti dans les années 1530.
Selon Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, la facture de ces panneaux est semblable à celle des verrières de Saint Michel combattant les anges rebelles (baie 12) et des Apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul (baie 18) dans l'église Saint-Aignan de Chartres, peintes par Jean Jouan en 1547, sans doute d'après des modèles du peintre parisien Jean Cousin, dont l’intervention à Chartres au début des années 1540 a été signalée dans d’autres domaines, notamment pour deux scènes sculptées du tour de chœur de la cathédrale. Sur tous les panneaux de la série, on trouve des marques peintes à la grisaille, généralement des lettres, toutes semblables pour les pièces d’un même panneau. Il s’agit vraisemblablement d’indications destinées à regrouper facilement les pièces après la cuisson.
Ces quatre panneaux, dont trois sont en forme d’amortissement, devaient trouver place dans une baie en arc brisé sans meneaux. Ils constituaient la partie supérieure d’un Arbre de Jessé dont subsistent, outre la Vierge à l’enfant, quatre rois entiers et le buste de deux autres. Un seul, David jouant de la harpe, est identifiable à son attribut. On distingue le bas de l’épée et un pied en haut du panneau de droite, ce qui laisse supposer que la composition se prolongeait dans les panneaux d’amortissement manquants. Jessé et les autres rois se trouvaient dans la moitié inférieure perdue de la verrière.
Retirés du triforium de Saint-Pierre en 1936, les panneaux ont fait l’objet d’une restauration visant à mieux se raccorder entre eux (le panneau supérieur mesure 0,86 m x 0,47 m ; celui inférieur 0,74 m x 0,49 m ; celui de gauche 0,74 m x 0,46 m ; celui de droite 0,74 m x 0,47 m). Ainsi, le bas de celui de la Vierge a été rallongé d’environ 25 cm. La tête de David est également moderne, ainsi que l’épaule droite d’un autre roi et plusieurs pièces bleues du fond. Ils ont ensuite été transférés à Paris, puis au dépôt des Monuments historiques de Champs-sur-Marne. L’un d’eux a été présenté au premier Salon du vitrail au Cellier de Loëns en 1980 (notice de Françoise Perrot). On observe l’emploi de verres gravés rouges et bleus, mais aussi d’un émail à base de sanguine en ton local.
(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51, 150).
Sources en ligne :
https://www.centre-vitrail.org/fr/les-vitraux-de-la-renaissance-a-chartres/
https://agorha.inha.fr/inhaprod/ark:/54721/003142135