Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail remployé dans l’église Saint-Pierre de Chartres - n° 28 - Le Massacre des Innocents (?)

CARTEL

Artistes
Date de réalisation
≈ 1540
première moitié du XVIe siècle
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
hauteur = 0.72 m, largeur = 0.41 m
Lieu de conservation
  • Chartres, Centre-Val de Loire, France
    Centre international du Vitrail

 

Vitrail remployé dans l’église Saint-Pierre de Chartres - n° 28 - Le Massacre des Innocents (?)

PROVENANCE

Ce vitrail provient, avec trente-quatre autres présentés au Centre international du Vitrail, de l'église Saint-Pierre de Chartres.

NOTICE

Dix-neuf panneaux (correspondant à huit vitraux numérotés 21 à 28) remontés dans le triforium de Saint-Pierre ont manifestement une origine commune. Outre un Arbre de Jessé (n° 21), qui pouvait remplir toute une fenêtre, six scènes sont encore bien identifiables : La Visitation (n° 22), la Présentation au Temple (n° 26), l’Adoration des Mages (n° 24), la Circoncision (n° 25) et la Fuite en Égypte (n° 27). Deux fragments en très mauvais état pourraient avoir fait partie d’une Nativité (n° 23), tandis qu’un dernier panneau semble avoir appartenu au Massacre des Innocents (n° 28). Chaque épisode de ce cycle de la Vie de la Vierge était réparti sur quatre panneaux. L’ensemble devait occuper trois baies d’un édifice que l’on peut supposer être l’église Saint-Hilaire, dont le chœur avait été rebâti dans les années 1530.

Selon Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, la facture de ces panneaux est semblable à celle des verrières de Saint Michel combattant les anges rebelles (baie 12) et des Apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul (baie 18) dans l'église Saint-Aignan de Chartres, peintes par Jean Jouan en 1547, sans doute d'après des modèles du peintre parisien Jean Cousin, dont l’intervention à Chartres au  début des années 1540 a été signalée dans d’autres domaines, notamment pour deux scènes sculptées du tour de chœur de la cathédrale. Sur tous les panneaux de la série, on trouve des marques peintes à la grisaille, généralement des lettres, toutes semblables pour les pièces d’un même panneau. Il s’agit vraisemblablement d’indications destinées à regrouper facilement les pièces après la cuisson.

Ce fragment faisait partie de la série de la Vie de la Vierge : on y relève des marques « c » similaires à celles observées sur d’autres panneaux de l’ensemble, et les drapés sont peints avec la même science que sur ceux-ci. L’inscription très partielle qui subsiste, [DE] ULX ANS MO […] DE […] VI […] GENS, ne permet pas de proposer une identification assurée du sujet, mais pourrait néanmoins suggérer que ces personnages coupés à mi-corps aient appartenu au Massacre des Innocents que Doublet de Boisthibault a encore pu identifier à Saint-Pierre vers 1840 : d’après l’évangile de Matthieu, Hérode aurait en effet fait assassiner tous les enfants âgés de deux ans et moins. On observe un emploi particulièrement abondant de l’émail.

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51, 150 et 168).


Sources en ligne :

https://www.centre-vitrail.org/fr/les-vitraux-de-la-renaissance-a-chartres/

https://agorha.inha.fr/inhaprod/ark:/54721/003142152


Par Antoine Maïs Le 19.11.2019