Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail remployé dans l’église Saint-Pierre de Chartres - n° 10 - Fragment d'un scène du cycle de la Dormition de la Vierge

CARTEL

Artistes
Date de réalisation
≈ 1500 - 1520
Iconographie
  • Apôtre
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
hauteur = 0.71 m, largeur = 0.45 m
Lieu de conservation
  • Chartres, Centre-Val de Loire, France
    Centre international du Vitrail

 

Vitrail remployé dans l’église Saint-Pierre de Chartres - n° 10 - Fragment d'un scène du cycle de la Dormition de la Vierge

PROVENANCE

Ce vitrail provient, avec trente-quatre autres présentés au Centre international du Vitrail, de l'église Saint-Pierre de Chartres.

NOTICE

Ce vitrail constitue un des quatre restes (numérotés 9 à 12) d’un cycle de la Dormition de la Vierge.

L’histoire de la mort de la Vierge, contée dans la Légende dorée d’après un livre apocryphe attribué à saint Jean, a connu un certain succès dans les vitraux normands. En 1465, l’église Saint-Taurin d’Évreux fut ainsi dotée d’une verrière qui développe ce récit en douze scènes et la cathédrale de la ville en reçut une version plus réduite vers 1468, de même que Saint-Jean d’Elbeuf et l’église de Villequier un peu plus tard. Ce thème fut également en faveur à Chartres à la fin du Moyen Âge puisque deux cycles de vitraux s’y rapportent, l’un placé dans les années 1480 dans l’église Saint-Aignan, l’autre, sans schéma commun et vraisemblablement plus récent, figurant parmi les panneaux remployés à Saint-Pierre. Les cinq éléments conservés de ce dernier, bien que fragmentaires, aident à deviner ce qu’était à l’origine le programme formel de la verrière : comme dans l’Enfance du Christ présentée ci-dessus (nos 5-7), chaque scène était répartie sur deux lancettes, encadrée d’un linteau denticulé reposant ici sur des colonnettes ornées de losanges, bordées de larges pilastres « sculptés » de motifs lobés. Compte tenu du meneau qui les partageait, ces scènes, sans aucun doute plus nombreuses à l’origine, occupaient une largeur supérieure à 1,50 m avec leurs bordures latérales. En dépit du vocabulaire flamboyant des encadrements et du caractère de certains visages, qui procèdent de modèles en usage dans le dernier tiers du XVe siècle à Rouen, plusieurs facteurs empêchent de trop vieillir cette suite. L’emploi de sanguine parmi les techniques de peinture et le style plus évolué de la scène de l’Assomption invitent à situer la réalisation de l’oeuvre après 1500, et à l’attribuer à plusieurs mains. Si l’atelier en cause paraît avoir disposé de cartons d’origine rouennaise très archaïques à la date de l’exécution, il a complété la série de quelques compositions renouvelées.

Ce panneau comporte trois apôtres de même facture que ceux de l’Agonie de la Vierge (n° 9). Comme il a été amputé d’environ 30 cm dans sa partie gauche, il est difficile de savoir s’il appartenait à la même scène, ou à une autre dont il serait la seule partie subsistante. On ne distingue en effet aucun élément de décor qui se poursuive de façon évidente d’un panneau à l’autre. En revanche, l’essentiel de l’encadrement d’origine, constitué d’un pilier percé de niches polylobées sur lequel s’appuie une colonnette ornée de motifs losangés, est conservé. En dépit de quelques restaurations, comme la pièce sur laquelle est peint le chapiteau de la colonnette, cette bordure fournit le modèle de celles qui devaient entourer toutes les autres scènes de la série. On notera de plus qu’un filet composé de pièces de remploi, dont une colonnette qui pourrait provenir de l’Enfance du Christ (nos 5-7), a été rajouté à droite. D’autres pièces modernes sont visibles dans le bas du manteau de l’apôtre de profil.

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 114 et 118).


Sources en ligne : https://www.centre-vitrail.org/fr/les-vitraux-de-la-renaissance-a-chartres/


Par Antoine Maïs Le 31.10.19