Chapelle du château | ||
La baie 3 est constituée de deux lancettes trilobées surmontées d’un tympan à sept ajours.
Les lancettes comportent deux scènes de la Passion du Christ et peuvent être datées vers 1510-1525 à l’exception du premier registre. Celui-ci, représentant un relief décoré d’entrelacs végétaux et de six statues dans des niches, est daté de 1843. Il comporte une inscription rappelant la restauration de la même année, le nom du duc et de la duchesse de Mortemart ainsi que celui de l’architecte Louis Lenormand, responsable des travaux. L’édifice au sein duquel se déroule la Flagellation du Christ, dont l’espace est divisé par une colonne sur laquelle prennent appui deux voûtes en berceau, semble regarder en direction d’estampes du début du XVIe siècle. On trouve une proposition similaire dans la Flagellation du Christ gravées par Albrecht Dürer en 1497 (British Museum, inv. E,2.238), sans doute tributaire sur ce point de la version antérieure de Martin Schongauer (British Museum, inv. E,1.45). Le même dispositif est par ailleurs répété et inversé dans le Couronnement d’épines de la baie 1. Du point de vue de l’invention, le Baiser de Judas dérive de la composition de Jean Bourdichon répétée dans plusieurs manuscrits dont les Grandes Heures d’Anne de Bretagne (Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 9474, fol. 227v). On y retrouve la colline à l’arrière-plan, la clôture en osier fermant la composition, et l’amoncellement d’une foule en armure autour des deux principaux protagonistes dont par ailleurs on reconnaît en partie les visages. Sans exemple aussi proche issu de la production tourangelle pour la Flagellation de la seconde lancette, il est possible d’y distinguer des figures au léger contrapposto et aux pieds surdimensionnés typiques de l’art de Jean Poyer.
Le Baiser de Judas se distingue du reste du cycle par le nombre restreint de pièce de verre de couleur lui donnant l’aspect d’une représentation en grisaille.
La Flagellation du Christ présente les mêmes textures marbrées de la colonne, des dalles, et de l’entablement que le Couronnement d’épines de la baie 1, scène avec laquelle elle partage un décor identique. La tenue de l’individu de dos au premier plan comporte un motif ligné qui témoigne du savoir-faire du verrier ayant exécuté les vitraux de la chapelle. Une finesse comparable se retrouve sur les fourreaux des sabres ornés de délicats entrelacs floraux.
Têtes de lancettes : 3 et 4. Une conque est entourée de modénatures décorées à la grisaille et au jaune d’argent placées sur un fond rouge.
Tympan, quadrilobe : 5. Un ange debout présente un phylactères en écartant les bras sur fond rouge.
Tympan, mouchettes : 6 et 7. deux phylactères sur fond bleu.
Bibliographie :
Dumolin Maurice, « Le château de Meillant », Congrès archéologique de France. XCIVe session (Bourges, 1931), 1932, p. 154-174.
Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 194-195.
Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVIe et XVIIe siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, p. 28.
Elsig Frédéric, « III. De Louis XII à Henri II », Peindre à Bourges aux XVe et XVIe siècles, sous la dir. de Frédéric Elsig, Cinisello Balsamo, Milan, 2018, p. 167-173.
Rafaël Villa, « Le chantier du château de Meillant et ses vitraux », Peindre à Bourges aux XVe et XVIe siècles, sous la dir. de Frédéric Elsig, Cinisello Balsamo, Milan, 2018, p. 179-187.
Sources en ligne :
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM18000290
Chapelle du château | ||
Auteurs |
|
Liens |
Auteurs |
|
Liens |
Auteurs |
|
Liens |