La baie 2 est constituée de deux lancettes trilobées surmontées d’un tympan à sept ajours

Les lancettes comportent deux scènes de la Passion du Christ et peuvent être datées vers 1510-1525 à l’exception du premier registre et d’éléments restaurés dont l’arc ornementé au sommet de la seconde lancette. Le premier registre moderne, représentant un relief décoré d’entrelacs végétaux et de deux statues dans des niches, est daté de 1843. La Mise au tombeau illustre l’intérêt particulier du concepteur des vitraux de Meillant envers la production tourangelle. La composition en diagonal de la scène dérive d’une invention de Jean Bourdichon pour les Heures de Frédéric III d’Aragon (Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 10532, fol. 202v) dans laquelle on distingue également la disposition spécifique de la Vierge et de saint Jean. Les rapports avec l’art du peintre du roi se remarquent ici jusque dans les morphologies des figures, le visage du Christ rappelant par exemple celui du saint Jean-Baptiste du triptyque de Naples (Museo di Capodimonte, en dépôt à la chartreuse de San Martino).

La Lamentation pourrait avoir reçu une importante restauration dans sa partie basse où diverses nuances de sanguines produisent un étonnant contraste. Il est important de relever le motif végétal, peut-être peint à l’aide d’un pochoir, sur la robe de Marie-Madeleine, et une certaine hétérogénéité dans le paysage verdoyant provenant manifestement d’une restauration.

La Mise au Tombeau présente également un premier panneau vraisemblablement moderne, ou très fortement restauré, aux teintes de sanguine et de grisaille différentes de celles observées dans le reste de la verrière. L’arcature encadrant la partie supérieure de la scène semble avoir été entièrement remplacée sur le modèle inversé de celle de la première lancette. Le visage de Joseph d’Arimathie pourrait appartenir à la même restauration.

Têtes de lancettes : 3 et 4. Une conque est entourée de modénatures décorées à la grisaille et au jaune d’argent placées sur un fond bleu.

Tympan, quadrilobe : 5. Un ange debout présente un phylactères en écartant les bras sur fond rouge.

Tympan, mouchettes : 6 et 7. deux phylactères sur fond bleu.

Bibliographie :

Dumolin Maurice, « Le château de Meillant », Congrès archéologique de France. XCIV^e session (Bourges, 1931), 1932, p. 154-174.

Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 194-195.

Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVI^e et XVII^e siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, p. 28.

Elsig Frédéric, « III. De Louis XII à Henri II », Peindre à Bourges aux XV^e et XVI^e siècles, sous la dir. de Frédéric Elsig, Cinisello Balsamo, Milan, 2018, p. 167-173.

Rafaël Villa, « Le chantier du château de Meillant et ses vitraux », Peindre à Bourges aux XV^e et XVI^e siècles, sous la dir. de Frédéric Elsig, Cinisello Balsamo, Milan, 2018, p. 179-187.

Sources en ligne :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM18000290