Chapelle du château | ||
La baie 1 est constituée de deux lancettes trilobées surmontées d’un tympan à sept ajours.
Les lancettes comportent deux scènes de la Passion du Christ et peuvent être datées vers 1510-1525 à l’exception du premier registre et de quelques éléments de l’arc ornementé encadrant les scènes dans leur parties supérieures. Le premier registre moderne, représentant un relief décoré d’entrelacs végétaux et de deux statues dans des niches, date de 1843. La disposition et l’expressivité exacerbées des figures entourant le Christ dans les deux scènes pourraient indiquer une connaissance de l’estampe germanique et plus particulièrement des gravures de Lucas Cranach (British Museum, inv. E,7.133), d’Hans Schäufelein (British Museum, inv. E,8.51) et d’Albrecht Dürer. L’arrière-plan illustre cependant une culture similaire à celles des autres verrières du cycle. On y retrouve le modèle tourangeau de Jean Poyer et de Jean Bourdichon à travers le mur de brique obstruant la vue sur l’horizon et les édifices à l’architectures rectilignes se déployant sur les côtés de la composition.
Les panneaux du Couronnement d’épines présentent de nombreuses particularités sur le plan technique. Il faut ainsi relever le rendu d’une grande finesse de l’armure dorée du soldat à gauche de la composition. De délicats enlevés effectués sur un lavis de grisaille permettent d’y simuler des reflets lumineux convaincants. Le verre des dalles du sol et de la colonne derrière le Christ est décoré de nombreux traits hésitants créant des effets de texture marbrées. L’entablement central figure une roche d’une nature différente grâce à une application imparfaite de la sanguine. On retrouve enfin la même teinte sur le mur qui cloisonne l’arrière-plan de la composition et dont on a peint séparément chacune des briques.
À l'instar de la première lancette, le Christ devant Pilate présente des pièces de verre à la décoration marbrée. Le trône de Pilate est décoré de motifs italianisants dont des putti visibles dans le décor des deux scènes de la verrière.
Têtes de lancettes : 3 et 4. Une conque est entourée de modénatures décorées à la grisaille et au jaune d’argent placées sur un fond bleu.
Tympan, quadrilobe : 5. Un ange debout présente un phylactères en écartant les bras sur fond rouge.
Tympan, mouchettes : 6 et 7. deux phylactères sur fond bleu.
Bibliographie :
Dumolin Maurice, « Le château de Meillant », Congrès archéologique de France. XCIVe session (Bourges, 1931), 1932, p. 154-174.
Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 194-195.
Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVIe et XVIIe siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, p. 28.
Elsig Frédéric, « III. De Louis XII à Henri II », Peindre à Bourges aux XVe et XVIe siècles, sous la dir. de Frédéric Elsig, Cinisello Balsamo, Milan, 2018, p. 167-173.
Rafaël Villa, « Le chantier du château de Meillant et ses vitraux »,Peindre à Bourges aux XVe et XVIe siècles, sous la dir. de Frédéric Elsig, Cinisello Balsamo, Milan, 2018, p. 179-187.
Sources en ligne :
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM18000290
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