Le musée du Berry possède de nombreux fragments de bordures provenant, selon toute vraisemblance, d'une vitrerie civile. Ces petites pièces rectangulaires encadraient des panneaux de vitrerie au milieu desquels pouvaient prendre place des rondels. Ce panneau a été acquis par le musée à  une date inconnue.

Provenant d'une même vitrerie civile, ces deux panneaux de facture identique, peints en grisaille et jaune d'argent sur un verre blanc, mettent en scène des lièvres poursuivis par des chiens. Les figures animalières sont enlevées sur un fond de grisaille noire très épaisse, qui évoque encore la peinture sur verre du XV^e siècle. D'une exécution rapide mais soignée, ces vitraux ne sont pas sans évoquer les marges à « drôleries » des manuscrits enluminés du Moyen Âge, réemployés à la fin du XV^e dans les bordures des incunables parisiens (Lagabrielle, 2006). À la recherche de décors propres à plaire à leur clientèle, les peintres-verriers ont exploité le potentiel décoratif des livres imprimés, comme en témoignent deux rondels et un fragment de bordure conservés au musée du Berry : Une danse paysanne (inv. 1865.286.1) ; Le jeu du cheval fondu (inv. 1865.286.2) ; Un ange jouant de la cornemuse (inv. 1962.X.60).

Vitraux, catalogue de l'exposition « Pinceaux de lumière : du modèle au vitrail » sous la dir. de Sophie Lagabrielle, Paris, Musée national du Moyen Âge-Thermes et Hôtel de Cluny, 18 octobre 2006 au 15 janvier 2007, Paris, RMN et Musée national du Moyen Âge-Thermes et Hôtel de Cluny, 2006, p. 105-107.

Izert Pauline, Une étude du vitrail : le cas des rondels du musée du Berry, mémoire de Master II Sciences Humaines et Sociales, Mention Histoire de l'art, sous la dir. de Pascale Charron, Tours, université François-Rabelais, [2019], p. 30 (vol. 2).