Aile : partie supérieure ou inférieure de la baguette de plomb où est inséré le verre.
Altération : phénomènes de détérioration d’un vitrail liés à des accidents volontaires ou involontaires, ou à une usure, tels que : brise de verre, déformation des panneaux, défectuosité du réseau de plomb, mauvaises restaurations etc. Phénomènes de détérioration d’un vitrail liés principalement à la corrosion de la matière, c’est-à-dire le verre et la peinture vitrifiable. Les verres des vitraux sont soumis à l’action d’agents atmosphériques, parmi lesquels l’eau et les polluants (SO2, Nox) sont les principaux responsables de leurs altérations.
Baie : ouverture pratiquée dans un mur, pouvant accueillir un vitrail.
Bollandistes : membres d’une société savante belge fondée au XVIIe siècle par Jean Bolland, dont le but premier est l’étude de la vie et du culte des saints.
Bouche-trous : pièce de verre ou panneau de vitrail étranger à la composition générale, utilisés dans une verrière remaniée pour combler une lacune. On les identifie comme tels à certaines différences de coloration, d’exécution de dessin, de détails de la peinture ou à une autre échelle de coupe.
Carton : dessin en grandeur d’exécution d’une verrière établi sur un papier fort. Le carton doit porter toutes les indications nécessaires à la fabrication d’une verrière.
Chef-d’œuvre : pièce de verre sertie au milieu d’une autre pièce de telle sorte que le plomb qui l’entoure ne se joint pas au réseau de plomb du panneau.
Émail : l’émail sur verre est une couleur vitrifiable qui apparaît au milieu du XVIe siècle. Après cuisson, l’émail présente une couche superficielle colorée, brillante, translucide à transparente. La couleur est obtenue par combinaison d’un ou plusieurs colorants à base d’oxydes métalliques et d’un fondant, broyés après cuisson à haute température. Cette technique est attestée pour la première fois dans un vitrail parisien en 1541.
Gravure (sur verre) : décor obtenu sur un verre plaqué (verre à double ou triple épaisseur) par abrasion mécanique (gravure à la roue, à l’archet…) ou par attaque acide (gravure à l’acide) de la couche colorée, révélant la couche sous-jacente, colorée ou non.
Grisaille : préparation destinée à peindre le verre, composée d’un oxyde métallique (de cuivre ou de fer) associé à un fondant broyé très fin, composé de silicate de plomb. Ce mélange est ensuite délayé avec du vinaigre, de l’eau additionnée de gomme arabique ou de l’essence de térébenthine de façon à obtenir une solution plus ou moins épaisse. La grisaille sur verre sert à faire les modelés et les ombres. Elle est susceptible de devenir opaque et rugueuse sous le doigt lorsqu’elle est passée en couche épaisse ; elle peut être transparente, lisse et brillante lorsqu’elle est passée en couche très légère.
Jaune d’argent : couleur de cémentation de ton jaune obtenue par des sels d’argent contenus dans de l’ocre. Le jaune d’argent est appliqué au revers des pièces en verre ; sur les verres teintés dans la masse, la couleur est modifiée par transparence : sur un verre bleu, par exemple, le jaune d’argent donne un ton vert. Cette technique apparaît entre l'Île-de-France et la Normandie vers 1300.
Lancette : compartiment qui occupe la partie inférieure d’une baie et qui est cantonné par les meneaux et/ou les montants de la fenêtre et dont le sommet ou amortissement forme un arc.
Lorin : atelier de vitrail chartrain à la tête duquel se succédèrent trois générations de maîtres verriers : Nicolas Lorin (1833-1882), son fils Charles Lorin (1866-1940) et son petit-fils François Lorin (1900-1972).
Oculus : ouverture ovale ou ronde pratiquée dans un mur ou une coupole.
Panneau : élément d’une verrière dépassant rarement un mètre carré. Les panneaux sont assemblés les uns aux autres par des armatures métalliques et peuvent être démontés individuellement.
Plomb de casse : baguette de plomb mince utilisée pour réparer une pièce de verre cassée. Les plombs de casse s’ajoutent au réseau de plomb d’origine, alourdissant le dessin et le poids du panneau.
Rinceaux : motif ornemental fait d’une tige végétale décorative, décrivant des méandres et d’où se détachent de part et d’autre des rameaux.
Sanguine : peinture vitrifiable (grisaille) apparue au XVe siècle, dont les teintes varient du brun chaud au roux vif. Elle est obtenue à partir d’une roche composée d’hématite, oxyde ferrique naturel, réduite en poudre. Ses nuances variées sont dues à l’épaisseur de la couche, à la pose à l’endroit et au revers du verre, et à la préparation : si le colorant est broyé en grains très fins, on obtient un rouge, s’il est utilisé en grains plus gros, une couleur brune.
Style bellifontain : style élaboré au château de Fontainebleau à partir de 1530 par les artistes italiens (Rosso Fiorentino, le Primatice) travaillant pour le roi François Ier.
Terme : tête ou torse d’homme, ou d’animal, dressée, et le plus souvent en gaine. L’élément distinctif du terme est l’absence de bras.
Triforium : ensemble des ouvertures par lesquelles la galerie haute au-dessus des bas-côtés donne sur l’intérieur de la nef, ou la galerie elle-même.
Tympan : partie supérieure d’une fenêtre d’église, divisée en ajours de formes variées.
Chartres est invariablement associée dans l’imaginaire collectif à l’extraordinaire ensemble de verrières des XIIe et XIIIe siècles de sa cathédrale. Mais l’histoire du vitrail chartrain ne se résume pas à la période médiévale, puisque la ville conserve aussi un grand nombre de verrières de la Renaissance.
L’étude menée par Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux sur les verrières des églises Saint-Pierre et Saint-Aignan, à l’occasion de l’exposition des « Vitraux de la Renaissance à Chartres » présentée en 2010 au Centre international du Vitrail, a permis de mettre en lumière un pan important de l’histoire de la peinture sur verre en France, jusqu’alors méconnu. Ces vitraux, en majorité datés entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle, sont l’œuvre d’artistes renommés, tels que le peintre parisien Jean Cousin dont la présence à Chartres est attestée au début des années 1540.
De la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle, un grand nombre de peintres-verriers vivaient à Chartres, et des concurrents venus de l’extérieur ont été appelés à y travailler, mais leurs œuvres ont été largement détruites. L’une des causes de ces pertes est la suppression de la majeure partie des monuments religieux de la ville pendant la Révolution.
Ce qui subsiste de la production de cette période se réduit principalement à deux ensembles : le triforium de l’abside de l’église Saint-Pierre (ancienne abbatiale de Saint-Père-en-Vallée) a longtemps hébergé la cinquantaine de panneaux aujourd’hui exposés au Centre international du Vitrail ; et deux verrières complètes de l’église Saint-Aignan ainsi qu’un grand nombre de scènes réparties dans six autres fenêtres. Tandis que les vitraux de Saint-Aignan, redistribués vers 1823, sont pour l’essentiel ceux qui lui étaient destinés, l’origine des panneaux remployés à Saint-Pierre au début du XIXe siècle n’est en revanche pas assurée.
L’étude méthodique de ces œuvres entreprise par les historiens de l’art permet de les classer chronologiquement, de définir leurs caractéristiques stylistiques, d’approcher les techniques en usage dans les ateliers locaux et de dégager l’apport de certains des artistes à l’origine des modèles.
À l’occasion des travaux de restauration de l’église Saint-Pierre amorcés en 1990, l’attention a été portée sur cette collection de vitraux de remploi remontés après la Révolution dans le triforium de l’église, à la place des verrières en grisaille du Moyen Âge. Ces dernières ont été restituées, et la ville de Chartres a décidé de confier au Centre international du Vitrail la mission de mettre en valeur et de rendre accessible à tous les publics cette collection exceptionnelle de vitraux de la Renaissance, en provenance d’édifices de Chartres aujourd’hui disparus.
Depuis 2010, le Centre international du Vitrail propose ainsi de redécouvrir ces vitraux de la Renaissance dans une exposition désormais permanente.
Constituant la partie supérieure d’un Arbre de Jessé, ces quatre panneaux réalisés d’après des modèles de Jean Cousin pourraient provenir de l’ancienne église Saint-Hilaire. Ne subsistent aujourd’hui que la Vierge à l’Enfant, quatre rois entiers et le buste de deux autres. Un seul, David jouant de la harpe, est identifiable à son attribut. Jessé et les autres rois se trouvaient dans la moitié inférieure perdue de la verrière.
Retirés du triforium de Saint-Pierre en 1936, les panneaux ont été ensuite transférés à Paris, puis au dépôt des Monuments historiques de Champs-sur-Marne, avant de rejoindre les collections du Centre international du Vitrail. Cette verrière, d’une très grande qualité d’exécution, se distingue par l’emploi de verres gravés rouges et bleus, ainsi que par l’utilisation d’un émail à base de sanguine en ton local, venant rehausser les carnations des personnages.
Cette verrière, demeurée quasiment entière, est à son emplacement d’origine. Elle fut commandée au peintre-verrier Jean Jouan, par la famille Grenet, titulaire de la chapelle, et fut posée en avril 1547. Le sujet, le combat victorieux de l’archange saint Michel et des armées célestes contre Lucifer et les anges rebelles, est tiré de l’Apocalypse (12, 7). Le choix de cet épisode revient probablement à l’un des membres de la famille, l’avocat Michel Grenet, qui se place ainsi sous la protection de son saint patron. Accompagné par deux anges et vêtu d’une armure étincelante, saint Michel précipite Lucifer et d’autres démons dans les flammes de l’enfer. Au sommet, dans une nuée peuplée de chérubins, Dieu le Père assiste au combat, entouré par deux angelots tirant des flèches.
Le saint Michel est proche de figures similaires dans la production de Jean Cousin, et certains détails comme la tête de l’ange archer aux ailes bleues (en haut à droite), ou encore les boucliers des acolytes de l’archange qui relèvent du répertoire bellifontain, laissent à penser que Jean Jouan entretint vraisemblablement des liens avec le milieu parisien.
Le soubassement de la verrière comporte des éléments insérés postérieurement : au centre, un petit panneau carré peint à la grisaille, au jaune d’argent et à l’émail bleu, représentant une femme assise tenant un livre et, à droite, un écu de la famille des Challine, descendants des Grenet et possesseurs de la chapelle à partir de la fin du XVIe siècle. Ces modifications pourraient être consécutives à des dégâts survenus pendant le siège de la ville en 1568.
La scène de l’Annonce aux bergers datée vers 1500-1510 et remployée dans l’église Saint-Pierre était à l’origine plus large. Chacun des deux panneaux a été rogné dans les deux dimensions : les montants latéraux de l’encadrement ont disparu et une partie de la composition manque manifestement au centre. Dans l’état actuel de la composition, deux anges porteurs de phylactères s’adressent aux bergers assis au milieu de leurs troupeaux et tenant à la main leur houlette. L’un d’entre eux porte à la ceinture des objets usuels, dont un peigne et un miroir. À l’arrière-plan, peint sur verre bleu, un troisième berger joue de la cornemuse devant un paysage sur lequel se détachent un château et un groupe de maisons peints à la grisaille.
Le peintre-verrier joue subtilement avec les teintes de verres, qui passent d’un rouge clinquant pour les vêtements des bergers et les ailes des anges à une sanguine brunâtre pour les carnations, que l’on perçoit encore sur les lèvres et les sourcils. Les plombs de casse, qui barraient le visage du berger de droite, ont été retirés lors d’une restauration et remplacés par des collages.
Constituant la partie supérieure d’un Arbre de Jessé, ces quatre panneaux réalisés d’après des modèles de Jean Cousin pourraient provenir de l’ancienne église Saint-Hilaire. Ne subsistent aujourd’hui que la Vierge à l’Enfant, quatre rois entiers et le buste de deux autres. Un seul, David jouant de la harpe, est identifiable à son attribut. Jessé et les autres rois se trouvaient dans la moitié inférieure perdue de la verrière.
Retirés du triforium de Saint-Pierre en 1936, les panneaux ont été ensuite transférés à Paris, puis au dépôt des Monuments historiques de Champs-sur-Marne, avant de rejoindre les collections du Centre international du Vitrail. Cette verrière, d’une très grande qualité d’exécution, se distingue par l’emploi de verres gravés rouges et bleus, ainsi que par l’utilisation d’un émail à base de sanguine en ton local, venant rehausser les carnations des personnages.
Lettres patentes – Février 1493 (n. s.) Charles viii, Brulart et Thomas Bohier, notaires et secrétaires du roi
Parchemin, 57 × 63 cm Tours, Archives municipales – CC 1
Exemption perpétuelle du payement de plusieurs impôts ordinaires et taxes commerciales accordée par le roi à tous les habitants demeurant dans l’enceinte de la ville de Tours, à l’instar de la ville d’Amboise, en raison de l’implantation des rois en Touraine depuis Louis xi, en souvenir de son enfance dans la région et en récompense des accueils lors des entrées solennelles du couple royal.
Fontaine du Carroi de Beaune, anciennement appelée Fontaine du Grand Marché, à Tours, Karl Girardet, xixe siècle, gravure extraite de Jean-Jacques Bourassé (dir.) La Touraine, histoire et monuments, Mame, Tours, 1856, p. 84
Symboles monumentaux de la politique municipale d’aménagement et d’embellissement, les fontaines de Tours et le réseau d’adduction d’eau sont conçus et réalisés entre 1507 et 1512. Les fontaines sont situées sur les cinq principales places de la ville. Elles présentent les armoiries royales. Leurs matériaux viennent en partie d’Italie et leur décor marque l’introduction du style de la Renaissance en Val de Loire.
Vue de l’hôtel des Créneaux, ancien hôtel de ville, à Orléans, Charles Pensée, 1837 aquarelle, crayon graphite, rehauts de gouache sur papier, 57 × 44 cm Orléans, Musée des Beaux-Arts – no inv. : 942
Cet hôtel de ville bâti entre 1503 et 1513 montre comment l’identité communale s’incarne dans la monumentalité. Il intègre aux ornementations gothiques le vocabulaire de la Renaissance, à l’instar des hôtels de ville d’Amboise (1501-1505), d’Angers ou de celui des Échevins à Bourges (1489-1490). Lieux de délibération et de décision, ces bâtiments, parfois richement décorés, témoignent de l’autorité des communautés civiles sur la police de la ville.
Jeton personnel d’Antoine Bohier, conseiller du roi – ap. 1544
Cuivre, Ø 2,6 cm Société Archéologique de Touraine – JT 214
Droit : Croisette ANTHOINE.BOHIER.CHER.SR DE CHESNAYE. Au centre, armes des Bohier d’or au lion d’azur surmontées d’un lambel à 3 pendants de gueules, le tout dans un plurilobe. Revers : Croisette CONSEILLER.DU.ROY.ET.GNAL.DE.FRANCE. Au centre, dragon contourné et couronné.