La dépose des vitraux de Saint-Pierre au Centre international du Vitrail a été programmée afin de rassembler dans un même lieu des panneaux autrefois dispersés en plusieurs endroits. La moitié environ était stockée dans des caisses situées dans une chapelle de l’église Saint-Pierre et l’autre moitié dans un coffre de l’atelier de vitrail Lorin à Chartres. Avant cela, certains panneaux avaient été conservés à l’Hôtel de Cluny à Paris puis au dépôt des Monuments Historiques au château de Champs-sur-Marne. La mise en réserve des verrières de Saint-Pierre aura donc permis dans un premier temps de rassembler des vitraux d’une même origine en un seul lieu et de procéder à un inventaire détaillé.
Avant d’être examinés et restaurés, les panneaux ont été rangés à plat à l’abri de la poussière dans des meubles métalliques à plateaux et un numéro d’inventaire leur a été attribué.
En vue d’être présentées au public, les verrières de Saint-Pierre ont fait l’objet d’une importante campagne de restauration. Celle-ci a été précédée par un examen détaillé des vitraux sur table lumineuse et par l’établissement d’une documentation complète, visant à recueillir l’ensemble des informations nécessaires à leur conservation (présentation générale, description du vitrail, état de conservation, propositions d’interventions etc.). Obéissant à une méthodologie stricte qui est celle de la sauvegarde des biens culturels, ces dossiers de conservation sont accompagnés de clichés photographiques des panneaux, réalisés avant et après restauration.
L’état de conservation des vitraux de Saint-Pierre est hétérogène, le verre peut être bien conservé et la peinture en partie effacée, ou l’inverse. Ces différences s’expliquent notamment par l’emplacement des panneaux dans l’édifice : tandis que la majorité d’entre eux était située dans les baies de la partie circulaire du triforium (où leur exposition variait entre le nord et le sud), d’autres provenaient de baies des chapelles du chœur ou du déambulatoire dans lesquelles leur conservation était moins bien assurée.
Jugeant préférable de présenter les verrières de Saint-Pierre en l’état, le Centre international du Vitrail a fait nettoyer et consolider l’ensemble des vitraux, sans essayer de masquer les autres types d’altération : casses, corrosions, peintures effacées, pièces de réemploi disgracieuses, et mauvaises remises en plombs. Tandis que les panneaux ont été débarrassés des contaminations et de la plus grosse partie de leurs salissures, la consolidation des verres a consisté à coller sur la face externe des morceaux de film transparent pour maintenir provisoirement des fragments cassés, ou à poser des ailes de plomb adhésives sur des casses simples.
Dix-neuf panneaux de l’église Saint-Pierre, datés autour de 1540, présentent une cohérence stylistique et technique indiscutable et tranchent, par leur qualité, avec le reste de la production chartraine de la Renaissance. Ils appartiennent à un cycle de la Vie de la Vierge qui remplissait au moins trois fenêtres d’une église détruite après la Révolution, qui pourrait être Saint-Hilaire. La verrière de la Circoncision du Christ, réalisée d’après des cartons ou des modèles de Jean Cousin, est la mieux conservée : ses quatre panneaux nous sont parvenus, quoique assez fortement rognés en hauteur et en largeur. La scène se déroule dans un temple à colonnes, l’autel étant placé devant une abside. À gauche, se tient la Vierge nimbée, penchée vers l’autel, accompagnée d’un groupe de six jeunes filles. Au centre, saint Joseph présente l’Enfant au grand prêtre qui procède à la circoncision, et à droite, l’un des assistants tient un cierge.
Certaines figures montrent une parenté étroite avec des œuvres graphiques du peintre Jean Cousin, en particulier une des suivantes de la Vierge (à gauche), représentée de dos, les cheveux noués en deux tresses décrivant une arabesque élégante soulignée par des montures en chef-d’œuvre, que l’on retrouve à l’identique dans un dessin de l’artiste figurant la mort d’un saint personnage (musée du Louvre). Outre l’expression des personnages et le tracé des drapés, d’autres détails appartenant au vocabulaire habituel de Cousin peuvent être relevés : pour les hommes, les molletières doublées de fourrure et ornées d’un mufle de lion, héritées des peintres maniéristes italiens actifs à Fontainebleau, se retrouvent dans plusieurs dessins de Cousin, tandis que les sphinges, figurées sous l’autel, rappellent celles du projet de présent de la ville de Paris à Henri II pour l’entrée de 1549, conservé à l’École des Beaux-Arts de Paris.
Le jaune d’argent appliqué en ton local pour rehausser les ornements et les chevelures des figures féminines est associé à l’emploi de verres rouges gravés, visibles sur le bas de la tunique d’une des servantes de la Vierge.
Constituant la partie supérieure d’un Arbre de Jessé, ces quatre panneaux réalisés d’après des modèles de Jean Cousin pourraient provenir de l’ancienne église Saint-Hilaire. Ne subsistent aujourd’hui que la Vierge à l’Enfant, quatre rois entiers et le buste de deux autres. Un seul, David jouant de la harpe, est identifiable à son attribut. Jessé et les autres rois se trouvaient dans la moitié inférieure perdue de la verrière.
Retirés du triforium de Saint-Pierre en 1936, les panneaux ont été ensuite transférés à Paris, puis au dépôt des Monuments historiques de Champs-sur-Marne, avant de rejoindre les collections du Centre international du Vitrail. Cette verrière, d’une très grande qualité d’exécution, se distingue par l’emploi de verres gravés rouges et bleus, ainsi que par l’utilisation d’un émail à base de sanguine en ton local, venant rehausser les carnations des personnages.
Du vitrail de la Présentation au Temple tiré du même cycle de la Vie de la Vierge exécuté vers 1540 d’après des cartons ou des modèles de Jean Cousin ne subsistent que deux panneaux. Les seuls éléments permettant d’éclairer l’iconographie sont la figure, en partie effacée, d’un grand prêtre portant une haute coiffe, qui pourrait être Siméon (à gauche) et l’agneau que porte l’un des assistants (à droite). La composition, quoique très fragmentaire, est animée de personnages dont les gestes, les coiffures ainsi que les expressions renvoient à l’art de Cousin.
Ce panneau est presque totalement recomposé avec des éléments anciens d’époques diverses. Il paraît représenter un couple de donateurs agenouillés en prière, accompagnés de leur fille et présentés par un saint patron. En réalité, les seules parties originales sont les vêtements des deux donateurs et la chape du saint. La tête de celui-ci est moderne, la jeune fille, dont la robe est peinte à la sanguine en ton local, provient d’un panneau de la fin du XVIe siècle d’échelle plus réduite. Quant à ses prétendus parents, il devait s’agir à l’origine de deux hommes, si l’on s’en réfère aux vêtements. Sur l’un a été greffée la tête d’une sainte sensiblement contemporaine mais provenant d’un autre vitrail, et sur l’autre une pièce grossièrement peinte au début du XVIIe siècle. Les restes de l’encadrement architectural ont été complétés en haut à droite après 1936
Constituant la partie supérieure d’un Arbre de Jessé, ces quatre panneaux réalisés d’après des modèles de Jean Cousin pourraient provenir de l’ancienne église Saint-Hilaire. Ne subsistent aujourd’hui que la Vierge à l’Enfant, quatre rois entiers et le buste de deux autres. Un seul, David jouant de la harpe, est identifiable à son attribut. Jessé et les autres rois se trouvaient dans la moitié inférieure perdue de la verrière.
Retirés du triforium de Saint-Pierre en 1936, les panneaux ont été ensuite transférés à Paris, puis au dépôt des Monuments historiques de Champs-sur-Marne, avant de rejoindre les collections du Centre international du Vitrail. Cette verrière, d’une très grande qualité d’exécution, se distingue par l’emploi de verres gravés rouges et bleus, ainsi que par l’utilisation d’un émail à base de sanguine en ton local, venant rehausser les carnations des personnages.
Lettres patentes – Février 1493 (n. s.) Charles viii, Brulart et Thomas Bohier, notaires et secrétaires du roi
Parchemin, 57 × 63 cm Tours, Archives municipales – CC 1
Exemption perpétuelle du payement de plusieurs impôts ordinaires et taxes commerciales accordée par le roi à tous les habitants demeurant dans l’enceinte de la ville de Tours, à l’instar de la ville d’Amboise, en raison de l’implantation des rois en Touraine depuis Louis xi, en souvenir de son enfance dans la région et en récompense des accueils lors des entrées solennelles du couple royal.
Fontaine du Carroi de Beaune, anciennement appelée Fontaine du Grand Marché, à Tours, Karl Girardet, xixe siècle, gravure extraite de Jean-Jacques Bourassé (dir.) La Touraine, histoire et monuments, Mame, Tours, 1856, p. 84
Symboles monumentaux de la politique municipale d’aménagement et d’embellissement, les fontaines de Tours et le réseau d’adduction d’eau sont conçus et réalisés entre 1507 et 1512. Les fontaines sont situées sur les cinq principales places de la ville. Elles présentent les armoiries royales. Leurs matériaux viennent en partie d’Italie et leur décor marque l’introduction du style de la Renaissance en Val de Loire.
Vue de l’hôtel des Créneaux, ancien hôtel de ville, à Orléans, Charles Pensée, 1837 aquarelle, crayon graphite, rehauts de gouache sur papier, 57 × 44 cm Orléans, Musée des Beaux-Arts – no inv. : 942
Cet hôtel de ville bâti entre 1503 et 1513 montre comment l’identité communale s’incarne dans la monumentalité. Il intègre aux ornementations gothiques le vocabulaire de la Renaissance, à l’instar des hôtels de ville d’Amboise (1501-1505), d’Angers ou de celui des Échevins à Bourges (1489-1490). Lieux de délibération et de décision, ces bâtiments, parfois richement décorés, témoignent de l’autorité des communautés civiles sur la police de la ville.
Jeton personnel d’Antoine Bohier, conseiller du roi – ap. 1544
Cuivre, Ø 2,6 cm Société Archéologique de Touraine – JT 214
Droit : Croisette ANTHOINE.BOHIER.CHER.SR DE CHESNAYE. Au centre, armes des Bohier d’or au lion d’azur surmontées d’un lambel à 3 pendants de gueules, le tout dans un plurilobe. Revers : Croisette CONSEILLER.DU.ROY.ET.GNAL.DE.FRANCE. Au centre, dragon contourné et couronné.