Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail du musée du Berry de Bourges, Écu armorié de Jacquette La Trye

CARTEL

Artistes
Commanditaires
Date de réalisation
troisième quart du XVe siècle
Iconographie
  • Armoiries
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
hauteur = 40 cm, largeur = 34 cm
Lieu de conservation
  • Bourges, Centre-Val de Loire, France
    Musée du Berry Inv. 1865.288.13

 

Vitrail du musée du Berry de Bourges, Écu armorié de Jacquette La Trye

PROVENANCE

L'écu armorié de Jacquette La Trye est issu d'une importante collection de fragments de vitraux et de rondels conservés au musée du Berry de Bourges. Acquis vers 1834 grâce au don de la mairie de Bourges (s.n. 1869 ; Bailly, 1998), il avait été trouvé dans les lucarnes du grenier de l'hôtel Jacques Cœur, accompagné de l'écu de son époux Jean IV de Bar, conservé dans le même musée (inv. 1865.288.12). Ce n'était évidemment pas là l'emplacement auquel les deux vitraux étaient primitivement destinés : ils y avaient été remployés, comme les armes du maître de maison ou l'un des navires de la chambre des Galées visibles sur l'une des planches gravées de l'ouvrage de Hazé (pl. XII). La question qui demeure est celle de leur provenance primitive : ont-ils été recueillis à l'Hôtel de ville après l'installation de celui-ci dans le palais Jacques Cœur en 1682, rapportés là depuis une des maisons que possédait Jean de Bar dans la ville, ou peuvent-ils avoir fait partie dès l'origine du vitrage de l'hôtel de l'Argentier, dont Jean de Bar était l'ami ? En faveur de cette dernière hypothèse, on peut rappeler que les armes de Bar figurent également sur l'un des supports des voûtes de la chapelle de l'hôtel (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).

NOTICE

Ce panneau héraldique nous est parvenu dans un état de conservation satisfaisant, malgré la présence de bouche-trous et de compléments réalisés avant 1834. Présenté dans un chapeau de triomphe qui forme un cadre de feuillages teinté de jaune d'argent, cet écu armorié burelé d'or, d'argent et d'azur, parti d'azur au cygne d'argent chargé d'une bande de gueules, a été identifié par le marquis des Méloizes (1934) comme celui de Jacquette La Trye, épouse de Jean IV de Bar (†1469), dont le blason est conservé dans le même musée (inv. 1865.288.12). Issu d'une famille implantée à Bourges depuis le règne de Saint-Louis, Jean de Bar fut chambellan de Charles VII et de Louis XI. Fait chevalier à la prise de Verneuil à la fin de la guerre de Cent ans, il mourut en 1469 et fut inhumé aux Jacobins de Bourges. Gaspard Thaumas de La Thaumassière (1868) décrit les armes de sa femme mais reconnaît n'avoir pu découvrir le nom de celle-ci ; seuls le marquis de Méloizes (1934) et l'ancien architecte des Monuments Historiques Robert Gauchery (Archives départementales du Cher, sous-série 36 F, s.d.) indiquent les La Trye, sieurs de Moussay, près de Cléry, qui sont documentés dans la région de Bourges au siècle suivant. Jacquette La Trye est en effet signalée comme veuve de Jean de Bar dans le Recueil de généalogie dressé au XVIIIe siècle par Bernard et Louis-Nicolas-Henri Chérin (Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Français 31575, Chérin 13, f°26) (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).

Bien que l'auteur de ces deux écus armoriés ne soit pas connu, il convient de signaler l'existence du peintre-verrier de Bourges Jean Destoc (mort avant 1484), qui fournit en 1463 et 1466 plusieurs verrières à écussons au château de Baugy, qui appartenait à la famille de Bar (Goldman, 2018).


Gauchery, notes : Papiers de Paul et de Robert Gauchery, Archives départementales du Cher, sous-série 36 F.

M. Hazé, Notice pittoresque sur les antiquités et monuments du Berry, Paris-Bourges, 1834, p. 27-28 et pl. XII et XX.

Thaumas de La Thaumassière Gaspard, Histoire de Berry (1689), réed. t. III ; Bourges, 1868, p. 27-28.

Catalogue du Musée de Bourges : Peinture, Bourges, A. Jollet, 1869, p. 53.

Toubeau de Maisonneuve Jean, « Rapport sur les travaux de la Société pendant les années 1934 et 1935 », Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, vol. 46, 1934-1935, p. 26-27.

Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 190.

Bailly Pierre, « Les acquisitions des vitraux par les musées de Bourges », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVIe et XVIIe siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, p. 42.

Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVIe et XVIIe siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, n°19, p. 62-63.

Goldman Philippe, « Les artistes de Bourges, 1450-1560 », Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 2018, n°219 p. 29.

Izert Pauline, Une étude du vitrail : le cas des rondels du musée du Berry, mémoire de Master II Sciences Humaines et Sociales, Mention Histoire de l'art, sous la dir. de Pascale Charron, Tours, université François-Rabelais, [2019], p. 19 (vol. 2).

Sources en ligne :

https://gallica.bnf.fr


Par Aurélia Cohendy Le 08.06.2020