La baie 0 de la chapelle Sainte-Anne du château du Clos-Lucé a sans doute été restaurée après 2011, date à laquelle ont été acquis les deux rondels figurant deux soleils ondés en grisaille et jaune d'argent (têtes de lancettes). Ces panneaux proviennent d'une fenêtre à deux vanteaux vitrés de six rondels et d'une bordure de grotesques, passée en vente publique à Paris le 8 juin 2011 (Paris, Drouot Richelieu, Maison Piasa, lot 36 bis).

Construite au XV^e siècle, la chapelle Sainte-Anne du Clos-Lucé a conservé un aspect proche de celui d'origine, à l'exception de la balustrade ajourée qui, d'après les clichés photographiques anciens, aurait été ajoutée au XIX^e siècle pour cacher la base du toit en terrasse (Gaugain, 2011). La chapelle est percée de deux baies.

La baie 0 est composée de deux lancettes de 1,80 m de haut sur 1 m de large chacune et d'un tympan à un quadrilobe. Cette verrière composite est ornée de six rondels de 30 cm de diamètre et de deux rondels héraldiques de plus petit format, tous peints en grisaille et jaune d'argent, montés dans un panneau de verre incolore. La provenance de ces panneaux d'époques diverses demeure inconnue.

Depuis 1981, le montage des panneaux a été complètement refait. Contrairement à ce qu'indique le Corpus vitrearum (Grodecki, Perrot et Taralon, 1981), les bordures des XIX^e-XX^e siècles et les deux bordures de fragments anciens encadrant les rondels ont été démontés. Outre la modification de la disposition des rondels, les deux panneaux héraldiques ovales datés sur les cartouches de 1613 ont été remplacés par deux rondels ornés de soleils ondés (têtes de lancettes). Ce remontage a sans doute été réalisé après 2011, date à laquelle ont été acquis ces vitraux (Paris, Drouot Richelieu, Maison Piasa, lot 36 bis).

La lancette gauche présente, de haut en bas, un rondel orné d'un soleil ondé (XVI^e siècle ; plomb de casse), une Crucifixion (vers 1530 ; collages), un Saint évêque debout (deuxième quart du XVI^e siècle ; collages), un Saint abbé présentant un prêtre donateur à la Vierge à l'Enfant (vers 1530 ; collages ; écu coupé non identifié : au 1 d'argent à un dragon (?) d'or et d'argent ; au 2 d'argent à deux massues d'or).

La lancette droite présente, de haut en bas, un rondel orné d'un soleil ondé (XVI^e siècle), une Vierge de Pitié (vers 1500), un Saint évêque à l'étude (vers 1530 ; collages) et un Saint Nicolas ressuscitant les trois enfants (milieu du XVI^e siècle ; collages). Ce dernier panneau est tiré du même modèle que les rondels conservés dans le grand escalier du château de Castelnau-Bretenoux à Prudhomat (Lot), dans l’église britanique St. Leonhard de South Orm(e)sby (Lincolnshire), au musée de la ville de Gand [STAM] et au M-Museum de Louvain (Gatouillat, 2020, p. 241).

Le château du Clos-Lucé a été classé monument historique en 1875 (propriété privée), tandis que les vitraux de la baie 0 ont été classés immeuble par destination. 

Bibliographie :

Bosseboeuf Louis-Auguste, « Au pays des châteaux ; Clos-Lucé », La Touraine, 1913, p. 8-13.

Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 101.

Gaugain Lucie, Le château et la ville d'Amboise à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance (1421-1525) : architecture et société, thèse de doctorat d'histoire de l'art, sous la dir. d'Alain Salamagne, Tours, université François-Rabelais, [2011], t. II, p. 925-931.

Les vitraux du Midi de la France : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 11, sous la dir. de Michel Hérold, Paris, PUR, 2020, p. 241 (notice de F. Gatouillat).

Sources en ligne :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097504

https://www.auction.fr/_fr/lot/paire-de-vantaux-d-une-fenetre-avec-vitraux-losanges-2979645

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/10717-chateau-d-amboise-detail-maison-de-leonard-de-vinci?offset=