Chapelle du château du Clos-Lucé | ||
La baie 1 de la chapelle Sainte-Anne du château du Clos-Lucé a sans doute été restaurée après 2011, date à laquelle a été acquis le rondel de la Crucifixion. Celui-ci provient d'une fenêtre à deux vanteaux vitrés de six rondels et d'une bordure de grotesques, passée en vente publique à Paris le 8 juin 2011 (Paris, Drouot Richelieu, Maison Piasa, lot 36 bis). Le rondel de Judith et Holopherne a été vendu à Paris le 12 avril 2010 (Paris, Drouot Richelieu, ancienne Maison Muizon-Rieunier, lot 48).
Construite au XVe siècle, la chapelle Sainte-Anne du Clos-Lucé a conservé un aspect proche de celui d'origine, à l'exception de la balustrade ajourée qui, d'après les clichés photographiques anciens, aurait été ajoutée au XIXe siècle pour cacher la base du toit en terrasse (Gaugain, 2011). La chapelle est percée de deux baies.
La baie 1 n'est pas décrite dans le second volume du Corpus vitrearum consacré aux vitraux de la région Centre (Grodecki, Perrot et Taralon, 1981). Elle est composée d'une lancette avec deux rondels remontés après 2011 dans une fenêtre vitrée de losanges incolores. Peints en grisaille et jaune d'argent, ces deux rondels de provenances diverses représentent la Crucifixion (dimensions inconnues) et Judith et Holopherne (19 cm de diamètre). Ils nous sont parvenus dans un assez bon état de conservation (seul le second panneau présente un collage remplaçant un plomb de casse).
Datable du premier quart du XVIe siècle, le rondel de la Crucifixion met en scène de manière traditionnelle le Christ en croix dans un paysage avec la Vierge et saint Jean. Esquissant des gestes retenus, les deux protagonistes sont enveloppés dans de lourds drapés rehaussés d'une fine bordure de jaune d'argent orangé. Le style de l'œuvre semble orienter vers une production française. Le second rondel, sans doute d'origine flamande, représente Judith, une des grandes héroïnes de la Bible, qui décapita le guerrier assyrien Holopherne, ennemi des juifs, qu'elle était allée trouver dans son camp et qu'elle enivra. Richement vêtues, Judith et sa servante sont figurées au premier plan d'une tente où git le corps inanimé d'Holopherne. La scène représente Judith, l'épée à la main, déposant la tête d'Holopherne dans le sac tenu par sa servante. L'arrière-plan montre une forteresse qui symbolise la petite ville de Béthulie assiégée par Holopherne. Ce rondel peut être daté du dernier quart du XVe siècle d'après les coiffes des figures.
Bibliographie :
Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 101.
Vente Vitraux du XIIIe siècle à aujourd'hui, 12 avril 2010, Paris Drouot Richelieu, Étude Rieuner & Associés.
Vente Haute Époque Curiosités, 8 juin 2011, Paris Drouot Richelieu, Étude Piasa.
Gaugain Lucie, Le château et la ville d'Amboise à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance (1421-1525) : architecture et société, thèse de doctorat d'histoire de l'art, sous la dir. d'Alain Salamagne, Tours, université François-Rabelais, [2011], t. II, p. 925-931.
Sources en ligne :
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097504
https://www.auction.fr/_fr/lot/paire-de-vantaux-d-une-fenetre-avec-vitraux-losanges-2979645
http://catalogue.gazette-drouot.com/pdf/rieunier/12042010/Rieunier-12042010-BD.pdf?id=6780&cp=93
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