Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail du musée du Berry de Bourges, Saint Jean ébouillanté à la Porte Latine

CARTEL

Artistes
Date de réalisation
≈ 1480 - 1500
troisième quart du XVe siècle
Iconographie
  • Saint Jean l'Evangéliste
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
hauteur = 29 cm, largeur = 46 cm
Lieu de conservation
  • Bourges, Centre-Val de Loire, France
    Musée du Berry Inv. 1992.13.5

 

Vitrail du musée du Berry de Bourges, Saint Jean ébouillanté à la Porte Latine

PROVENANCE

Ce vitrail, dont l’origine précise est inconnue, provient d'une importante collection de fragments de vitraux et de rondels conservés au musée du Berry de Bourges. Acquis en 1976 d'une collection de Sancoins (Cher) par l'Association des Amis des Musées de Bourges, il provient d'une verrière monumentale de Normandie. Deux autres panneaux normands du musée du Berry furent achetés à la même vente : Calvaire et sainte Marguerite (inv. 1992.13.2) et Pélican symbolique (inv. 1992.13.4) (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).

NOTICE

Le panneau représente un personnage nimbé placé dans un cuveau de bois, arrosé par un bourreau qui manie une grande louche. L'opération se déroule en présence d'un souverain coiffé d'un chapeau couronné, derrière lequel se tient un membre de sa suite : il s'agit vraisemblablement du supplice infligé à saint Jean l'Évangéliste, qui se trouvait à Rome pendant les persécutions de Domitien. La légende rapporte que, devant la Porte Latine, le saint fut plongé dans un chaudron d'huile bouillante « qui lui fit l'effet d'un bain rafraîchissant ». La même scène est illustrée à Bourges dans l'une des verrières de l'église Saint-Bonnet, attribuée à Jean Lécuyer, celle de la chapelle des Chameau fondée en 1533 (baie 4). La longue chevelure et le torse peu viril du martyr n'infirment pas qu'il s'agisse de saint Jean, souvent représenté ainsi dans la seconde moitié du XVe siècle. La scène est traitée en camaïeu de grisaille et jaune d'argent sur verre blanc, les éléments figurés s'enlevant sur un fond pourpre rose damassé. Celui-ci comporte de larges feuilles nervurées dégagées sur une épaisse couche de grisaille. Fait à l'évidence pour une verrière monumentale religieuse, et présentant une forme cintrée, ce panneau évoque l'amortissement d'une lancette, mais il s'agit plus vraisemblablement de la partie supérieure d'une scène à l'origine rectangulaire. Sa largeur a été réduite, notamment à droite, puisque l'un des personnages est rogné. La forme arrondie a été obtenue par l'extraction du dais architectural qui couronnait la scène. Ce dais devait être délimité par des culots « sculptés » qui empiétaient sur le haut de la tenture damassée, selon un principe de composition qui se retrouve dans de nombreuses verrières de la fin du Moyen Âge. Des bouche-trous internes, pièces du même fond damassé utilisées en complément, ont fait disparaître ces échancrures ou, du moins, en ont atténué l'effet. On note d'autre part des bouche-trous anciens placés dans les angles inférieurs. On peut assigner à cette œuvre une origine normande, non seulement parce que l'usure en stries concentriques de certaines pièces trahit l'utilisation de verres fabriqués dans cette région mais parce que, stylistiquement et techniquement, certaines verrières produites autour de 1490 par des ateliers implantés à Rouen fournissent les meilleurs points de comparaison. Ce sont en particulier les rois en camaïeu sur fond coloré d'un Arbre de Jessé autrefois remonté à Saint-Vincent de Rouen, et diverses verrières conservées à l'église de Vatteville-la-Rue (Seine-Maritime) (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).


Gatouillat Françoise, « Les vitraux conservés au musée du Berry », Archeologia, n°134, 1979, p. 28 et ill. p. 30.

Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 191.

Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, catalogue de l'exposition sous la dir. de, Rouen, Musée des Beaux-Arts, 10 décembre 1995-26 février 1996, Rouen, Ville de Rouen, 1995, p. 114-121.

Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVIe et XVIIe siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, n°2, p. 48-49.

Izert Pauline, Une étude du vitrail : le cas des rondels du musée du Berry, mémoire de Master II Sciences Humaines et Sociales, Mention Histoire de l'art, sous la dir. de Pascale Charron, Tours, université François-Rabelais, [2019], p. 33 (vol. 2).


Par Aurélia Cohendy Le 01.07.2020
  • Vitraux du musée du Berry de Bourges
    Catégories
    Vitrail
    Date de réalisation
    ≈ 1450 - 1560
    XVe siècle - XVIe siècle
    Matériaux
    Verre, peinture, plomb
    Lieu de conservation
    • Bourges, Centre-Val de Loire, France
      Musée du Berry
  • Vitrail du musée du Berry de Bourges, Pélican symbolique
    Artistes
    Catégories
    Vitrail
    Date de réalisation
    premier tiers du XVIe siècle - deuxième tiers du XVIe siècle
    Matériaux
    Verre, peinture, plomb
    Lieu de conservation
    • Bourges, Centre-Val de Loire, France
      Musée du Berry Inv. 1992.13.4