Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail du musée du Berry de Bourges, Pélican symbolique

CARTEL

Artistes
Date de réalisation
premier tiers du XVIe siècle - deuxième tiers du XVIe siècle
Iconographie
  • Pélican
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
diamètre = 25 cm
Lieu de conservation
  • Bourges, Centre-Val de Loire, France
    Musée du Berry Inv. 1992.13.4

 

Vitrail du musée du Berry de Bourges, Pélican symbolique

PROVENANCE

Ce vitrail, dont l’origine précise est inconnue, est issu d'une importante collection de fragments de vitraux et de rondels conservés au musée du Berry de Bourges. Acquis en 1976 d'une collection de Sancoins (Cher) par l'Association des Amis des Musées de Bourges, il provient peut-être d'une verrière monumentale de Normandie. Deux autres panneaux normands du musée du Berry furent achetés à la même vente : Calvaire et sainte Marguerite (inv. 1992.13.2) et Saint Jean ébouillanté à la Porte Latine (inv. 1992.13.5) (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).

NOTICE

Ce panneau en forme d'oculus provient d'un ajour du tympan d'une verrière monumentale. Il devait être placé au-dessus d'une Crucifixion. Dans la symbolique chrétienne, en effet, le pélican qui nourrit de sa propre chair ses petits est une allégorie de Dieu qui sacrifie son Fils pour les hommes. Cette interprétation est développée dans les sermons d'Honorius d'Autun commentant un verset du Psaume 102 : similis factus sun pelicano (je suis semblable au pélican). On la trouve déjà illustrée au début du XIIIe siècle dans le vitrail typologique de la Passion de la cathédrale de Bourges. Ici, les oiseaux sont peints sur un verre blanc bistre, avec du jaune d'argent pour teinter le nid, le tout s'enlevant sur des verres bleus et rouge. Acquis à la même vente que deux panneaux normands du musée du Berry (inv. 1992.13.2 ; inv. 1992.13.5), ce fragment de verrière datable de la première moitié du XVIe siècle pourrait bien avoir la même provenance, bien qu'il soit plus délicat de l'affirmer. En faveur de cette hypothèse, on ne peut avancer qu'une observation : l'usure en stries concentriques de la pièce principale du corps de l'oiseau trahit l'utilisation de verres fabriqués en Normandie. Cependant, il faut noter que les verres soufflés en plateau dans cette région ont été largement exportés (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).


Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 191.

Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVIe et XVIIe siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, n°16, p. 60.

Izert Pauline, Une étude du vitrail : le cas des rondels du musée du Berry, mémoire de Master II Sciences Humaines et Sociales, Mention Histoire de l'art, sous la dir. de Pascale Charron, Tours, université François-Rabelais, [2019], p. 33 (vol. 2).


Par Aurélia Cohendy Le 01.07.2020