Le musée du Berry possède de nombreux fragments de bordures provenant, selon toute vraisemblance, d'une vitrerie civile. Ces petites pièces rectangulaires encadraient des panneaux de vitrerie au milieu desquels pouvaient prendre place des rondels. Ce panneau a été acquis par le musée à  une date inconnue.

Cette pièce finement détaillée par des enlevés sur la grisaille représente une jeune femme. La richesse de ses vêtements d'où se détachent des rubans, et surtout le fait qu'elle tienne devant elle le plateau sur lequel elle apportera à sa mère Hérodiade la tête tranchée de saint Jean-Baptiste permettent de l'identifier comme Salomé. Plutôt que le fragment d'une scène, il s'agit là d'une figure isolée, représentée, comme on le ferait pour une sainte, avec l'un de ses attributs. Il est d'ailleurs possible que le peintre-verrier, sensible à son élégance, l'ait copiée sur une gravure, probablement d'origine flamande à en juger par le costume, sans réel souci de l'iconographie (Gatouillat, Kurmann-Schwarz et Leproux, 1998).

Gatouillat Françoise, Kurmann-Schwarz Brigitte, Leproux Guy-Michel, « Notices des vitraux conservés au Musée du Berry et à l'Agence des bâtiments de France du Cher », L'art du peintre-verrier : vitraux français et suisses, XVI^e et XVII^e siècle, catalogue de l'exposition sous la dir. de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Bourges, Le Parvis des Métiers, 28 mai-28 décembre 1998, Bourges, Chambre des Métiers du Cher, 1998, n°23, p. 65.

Izert Pauline, Une étude du vitrail : le cas des rondels du musée du Berry, mémoire de Master II Sciences Humaines et Sociales, Mention Histoire de l'art, sous la dir. de Pascale Charron, Tours, université François-Rabelais, [2019], p. 29 (vol. 2).