Cathédrale Saint-Gatien | ||
Commandé en 1499 par Anne de Bretagne, en même temps que les tombeaux de ses parents, François II et Marguerite de Foix (Nantes, Saint-Pierre-et-Saint-Paul, 1500-1507) et de son premier époux Charles VIII (détruit), le tombeau des enfants de Charles VIII et d'Anne de Bretagne fut installé dans le choeur liturgique de l'abbatiale Saint-Martin de Tours à la fin de l'année 1506. Menacé de destruction en juin 1791, il fut finalement démonté en 1793 ce qui permis de le préserver du vandalisme révolutionnaire (les fleurs de lys sur le vêtement des défunts n'ont pas été buchées). Le tombeau a été rendu aux chanoines par le préfet Destouches en août 1815 et installé dans la première chapelle sud du déambulatoire de la cathédrale Saint-Gatien de Tours en 1834 où il se trouve toujours.
Destiné à recevoir les dépouilles des dauphins Charles-Orland (1492-1495) et Charles (1496), le tombeau est constitué d'un sarcophage composé d'un socle et de deux registres sculptés surmontés de deux gisants et de quatre anges. Le registre inférieur représente des guirlandes, des rubans et des putti portant des armoiries ; le registre supérieur entremêle des scènes mythologiques à la signification allégorique (Samson emporte les portes de Gaza ; Samson et le lion ; Samson et Dalila ; Samson emporte une colonne du temple de Dagon ; Samson tue les Philistins avec une mâchoire d'âne ; Hercule combat l'hydre de l'Herne ; Hercule combat Antée) à des rinceaux et des figures hybrides zoomorphes et phytomorphes (centaure, sirène, satyre, oiseau). Au-dessus, les enfants sont revêtus de leurs habits royaux et Charles-Orland porte la couronne. Bien conservé, le monument a tout de même été amputé de ses trois dalles de marbre noir, sans doute brisées lors de son démontage à la Révolution. Un dessin de Gaignières (XVIIe siècle) montre en effet qu'une première dalle séparait le tombeau de son ancien soubassement, une deuxième le sarcophage de sa corniche et une troisième, remplacée par une plaque de mabre gris sombre, supportait les gisants. La disposition des anges et des gisants avait aussi été modifiée. Mal remonté après son moulage par le musée des Monuments français vers 1881-1882, le tombeau a retrouvé sa composition originelle à l'occasion de sa remise en place après l'exposition France 1500. (d'après G. Blieck, 2012).
église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte | ||