Art de la Renaissance en Val de Loire

inventaire, valorisation et analyse

Vitrail de l'église Saint-Aignan de Chartres - baie 9

CARTEL

Artistes
Date de réalisation
1485 - 1520
Iconographie
  • Ange
  • Donateur
  • Couronnement de la Vierge
  • Dormition de la Vierge
Matériaux
Verre, Peinture, Plomb
Dimensions
hauteur = 3 m, largeur = 1.1 m
Lieu de conservation
  • Chartres, Centre-Val de Loire, France
    Eglise Saint-Aignan

 

Vitrail de l'église Saint-Aignan de Chartres - baie 9

NOTICE

La baie 9 est constituée de deux lancettes trilobées, divisées en trois registres, surmontées d'un tympan à trois ajours :

Lancettes : cinq scènes proviennent de la légende de la Dormition de la Vierge (nos 1 à 5), encadrées de colonnettes sculptées de losanges, supportant un arc arborescent entremêlé de phylactères commentant chaque sujet. Elles peuvent être attribuées à Pierre Courtois, vers 1485-1490. S’ajoute en complément un panneau de donation du début du XVIe siècle.

1. La Vierge alitée, assistée d’une jeune femme, reçoit les apôtres miraculeusement prévenus de son agonie. Inscription: COMME TOUS SALUERENT [...] NOSTRE DAME. Bouche-trous et  plombs de casse perturbent la scène, principalement dans la zone centrale.
2. Les apôtres, la tête levée, sont assemblés autour du lit vide ; la Vierge est agenouillée parmi eux. Tous attendent le Christ, qui, d’après la Légende dorée, leur apparut pendant la nuit. Un motif floral est gravé sur le verre rouge de la pente du lit. Inscription : COMME TOUS  CHANTERENT […]. Plusieurs pièces de remploi gênent la lecture, notamment une tête masculine placée bien en évidence sous celle de la Vierge, fragment attribuable au parisien  Jean Chastellain, qui provient probablement de la verrière de droite de la chapelle axiale décorée vers 1520.
3. La Dormition de la Vierge en présence des apôtres ; on reconnaît saint Jean tenant la palme du jardin de paradis que lui a remise la mourante et saint Pierre maniant le goupillon, tandis que le bénitier est tenu par un de ses compagnons ; un autre, au premier plan, élève un encensoir.
4. Les funérailles de la Vierge, avec le miracle des impies dont les mains restent collées sur le cercueil (pièces montées en chef-d’oeuvre) ; parmi eux, un soldat vu de dos, dont la tête est remplacée par une autre coiffée d’une tiare. Le sol semé de fleurs est délicatement peint en grisaille et jaune d’argent sur verre bleu. On relève les traces d’une restauration du début du XVIe siècle, notamment la tête de saint Jean, qui mène le cortège. Inscription : COMME LES APÔTRES PORTENT LE CORPS.
5. La mise au tombeau de la Vierge par les apôtres ; saint Pierre, tenant un livre ouvert, bénit la défunte. Les nombreux bouche-trous placés en périphérie ont altéré l’encadrement de la scène, et une tête barbue peinte vers 1520 a remplacé celle de saint Jean, reconnaissable à la palme du paradis qu’il a en main.
6. Dans une niche en arc surbaissé à décor arborescent, un couple de donateurs, accompagné de ses six enfants, est présenté par un saint archevêque et par saint Jacques le Majeur. Ce panneau est le jumeau de celui remonté en baie 15, qui devait cependant appartenir à une verrière distincte. Vers 1500-1515.
Têtes de lancettes : 7 et 8. Les dais, aux ornements mêlant des entrelacs de troncs écotés et des motifs architecturaux, sont de même facture que l’encadrement du panneau 6 ; dans l’hypothèse où ils ont conservé leur emplacement d’origine, les donateurs devaient occuper le registre inférieur de cette baie 9. Vers 1500-1515. Le fragment d’un rondel figurant le cadavre du Christ sur les genoux de la Vierge complète le sommet du panneau de gauche.
Tympan, quadrilobe : 9. Le Couronnement de la Vierge par la Trinité, scène finale du cycle de la Dormition, vers 1485-1490. À première vue adaptée à son cadre, la représentation, décentrée, est retaillée dans un ajour de plus grandes dimensions ou dans  un panneau rectangulaire. La tête du Christ, au nimbe orné de rais terminés en fleurs de lis, est caractéristique du style de Pierre Courtois.
Écoinçons : ces deux anges en grisaille et jaune d’argent sur fond bleu, réalisés sur le même carton que ceux de la baie 7, sont sans doute à leur place d’origine. Vers 1500-1515.

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 70).


Par Antoine Maïs Le 25.10.2019
  • Vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres
    Catégories
    Vitrail
    Date de réalisation
    ≈ 1485 - 1656
    XVe siècle
    Matériaux
    Verre, peinture, plomb
    Lieu de conservation
    • Chartres, Centre-Val de Loire, France
      Eglise Saint-Aignan