Musée de l'Hospice Saint-Roch Inv. Mus. 11-32.4 | ||
Ce vitrail, dont l'origine précise est inconnue, provient de la collection de fragments de vitraux conservés au musée de l'Hospice Saint-Roch d'Issoudun. Entré au musée en 1940, il ornait jusqu'en 1878 une baie de l'ancienne église romane de Sainte-Fauste (Indre), détruite à cette date. Le vitrail fut sans doute employé pour compléter ou réparer le vitrage d'une fenêtre de l'édifice.
Ce rondel, peint en grisaille et jaune d'argent sur un verre blanc, représente une Vierge de Pitié dans un chapeau de triomphe composé de guirlandes de feuillages (verre rouge) noués par des cordelettes liées en lacs d’amour (verre bleu). Assise au pied de la croix et enveloppée d'un grand manteau, Marie retient de son bras droit le corps raidi de son fils disposé sur ses genoux. La tête penchée du Christ est nimbée de rayons et de trois fleurs de lis. Le jaune d'argent est appliqué en ton local pour la Croix, le nimbe de la Vierge, le sol et la couronne d'épines. Remonté dans un panneau carré à une date inconnue, ce vitrail datable vers 1500 se distingue par sa qualité d'exécution. La facture de l'ensemble comme la morphologie des figures et la typologie du chapeau de triomphe peuvent être rapprochés du rondel de la Crucifixion conservé au musée de l'Hospice Saint-Roch. Il est probable que ces vitraux aient appartenu au même vitrage domestique.
Apparu en France à la fin du XIVe siècle, le thème iconographique de la Vierge de pitié connu un vif succès à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. Avec la fin de la guerre de Cent Ans et la reprise économique qui l'accompagne, la représentation de la Vierge de pitié devint de plus en plus fréquente, et ce simultanément dans les différentes techniques. Dans le domaine de la peinture sur verre, l'iconographie n'est cependant guère attestée avant le milieu du XVe siècle (Chancel-Bardelot, 2006, p. 51-50, et 2012, p. 138-139).
Bibliographie :
Chevalier R.P. Jules, Histoire religieuse d'Issoudun, Issoudun, Gaignault, 1899, p. 253-300.
Deshoulières Philippe, « Chronique », Bulletin monumental, t. 82, 1923, p. 461.
Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 203-204, 209.
Chancel-Bardelot Béatrice (de), « La Vierge de pitié : correspondances entre le vitrail et la sculpture », Images de la Vierge dans l'art du vitrail, sous la dir. de Rencontre avec le patrimoine religieux (Centre), actes de colloque, Bourges, 16-18 octobre 2003, Châtillon-sur-Indre, Rencontre avec le patrimoine religieux, 2006, p. 51-59.
Vitraux de l'Indre. Éclats de la lumière, sous la dir. de Michel Maupoix, Châteauroux, Conseil Général de l'Indre / Rencontre avec le Patrimoine religieux, Poitiers, 2007, p. 185.
Issoudun, le musée de l'Hospice Saint-Roch. Histoire et collections, sous la dir. de Sophie Cazé, Issoudun, 2009.
Chancel-Bardelot Béatrice (de), « La Vierge de pitié », Tours 1500 : capitale des arts, catalogue de l'exposition sous la dir. de Béatrice de Chancel-Bardelot, Pascale Charron, Pierre-Gilles Girault, Tours, Musée des beaux-arts, 17 mars-17 juin 2012, Paris, Somogy, Tours, Musée des beaux-arts, 2012, p. 138-139.
Sources en ligne :
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM36002230
Musée de l'Hospice Saint-Roch Inv. Mus. 11-32.3 | ||