chapelle Saint-Roch | ||
Composée de quatre lancettes trilobées et d'un tympan à douze ajours, cette verrière datée vers 1520 a été exécutée à l'occasion de l'élévation de la chapelle Saint-Roch par le recteur Pierre de la Chaise, après 1499. Elle met en scène, dans un paysage, le Christ en croix entouré de la Vierge et de saint Jean. La quatrième lancette figure une sainte Barbe. Le soubassement de style Renaissance présente, dans chacune des lancettes, les écus armoriés des donateurs dans des chapeaux de triomphe (de gauche à droite) : d'azur à trois trèfles d'or pour Jean Perrot ; d'azur à trois têtes de femme pour Louis Grossetête, chanoine d'Issoudun (son écu orne également une verrière de l'église Sainte-Anne de Nohant-Vic, dans l'Indre) (Chevalier, 1899, p. 266-267). Les armoiries des lancettes 3 et 4 non pas encore été identifiées. Les mouchettes du tympan sont occupées par neuf anges portant les instruments de la Passion.
La Vierge en prière et saint Jean sont isolés sous des arcatures de style Renaissance (tirées du même carton) à motifs de dauphins, surmontées d'un fronton cintré orné d'une coquille soutenue par un ange. À droite, sainte Barbe, tenant un livre et la palme du martyre, en robe bleu et manteau pourpre, est présentée dans une niche encadrée par deux colonnes à chapiteaux antiquisants supportant un fronton cintré renfermant une coquille, surmontée de deux dauphins adossés. Occupant toute la hauteur de la lancette, le Christ en croix auréolé et couronné d'épines présente une musculature saillante, qui témoigne de l'attention portée à l'anatomie humaine. De manière assez inhabituelle, le Christ est présenté de profil, tourné vers la Vierge en prière. Cette iconographie semble adaptée d'une gravure d'Albrecht Dürer figurant le Christ en croix (1508). La narration est unifiée par le paysage verdoyant, figurant à l'arrière-plan, dans un camaïeu bleu, la ville de Jérusalem avec la rotonde du Saint Sépulcre et le clocher édifié par les croisés. À l'instar du vitrail Tullier (baie 32) exécuté par Jean Lécuyer dans la cathédrale Saint-Étienne de Bourges (vers 1532), le dispositif de la structure en niche employée dans la verrière de la Crucifixion permet de souligner les figures dans une scène unifiée par un paysage.
Sources manuscrites :
Charenton-le-Pont, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (MAP)
Archives des Monuments Historiques (ACMH), Dossier Ottin, s.d. (1900-1914), f. 324.
Bibliographie:
Bouet Georges, « L'Hôtel-Dieu d'Issoudun », Congrès archéologique de France (40e session, Châteauroux), 1873, p. 657-674.
Jugand Jules, Histoire de l'Hôtel-Dieu et des établissements charitables d'Issoudun depuis leur fondation jusqu'à nos jours, Issoudun, 1881, p. 68.
Chevalier R.P. Jules, Histoire religieuse d'Issoudun depuis sa fondation jusqu'à nos jours, Issoudun, 1899, p. 266-267.
Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 203.
Vitraux de l'Indre. Éclats de la lumière, sous la dir. de Michel Maupoix, Châteauroux, Conseil Général de l'Indre / Rencontre avec le Patrimoine religieux, Poitiers, 2007, p. 105-111.
Issoudun, le musée de l'Hospice Saint-Roch. Histoire et collections, sous la dir. de Sophie Cazé, Issoudun, 2009.
Source en ligne:
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM36002227
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