église Saint-Pierre-de-Nazelles | ||
Composée de trois lancettes trilobées et d'un tympan à sept ajours, la baie 0 rassemble des fragments provenant de plusieurs verrières qui ornaient à l'origine les autres baies de l'église. L'installation du retable au XVIIIe siècle a vraisemblablement provoqué le murage du bas des lancettes de la verrière et le regroupement actuel des bouche-trous étrangers.
Au registre inférieur se trouvent un Portement de Croix, deux donateurs en prière (celui de gauche est vêtu d'une armure ; interpolation d'une tête de femme pour celui de droite), et sans doute une Déposition ou une Déploration du Christ (la Vierge évanouie et retenue par saint Jean figure sur la lancette gauche). Des bouche-trous complètent la partie basse du vitrail (décor architecturé ; tentures damassées ; saint nimbé ; rondel avec saint Jean-Baptiste). Le registre supérieur montre une Crucifixion avec le Christ en croix entouré des deux larrons (interpolation d'une tête masculine pour celui de droite). Les deux larrons sont accompagnés par un ange et un démon (tête moderne, atelier Debitus, 2015). La tête de la lancette centrale est composé de bouche-trous étrangers (fragments d'ornements, d'inscriptions, de tentures damassées, d'un saint Sébastien ?). Au tympan sont représentés Dieu le Père (XIXe siècle) entouré de huit anges : quatre adorateurs et quatre portant les instruments de la Passion (seul celui portant le fouet date du XVIe siècle).
Datable du premier quart du XVIe siècle, la verrière axiale se distingue par sa qualité d'exécution : l'emploi d'une grisaille délicate, l'utilisation d'un jaune d'argent de plusieurs teintes et de pièces montées en chef-d’œuvre (coiffe du bourreau du Portement de Croix) témoignent de la dextérité du peintre-verrier. Les effets d’expression, nombreux, relèvent de l’art du peintre et unissent subtilement des traits de sa manière et de son style à des effets d’animation du visage.
Remaniée au cours du XVIIIe siècle, la verrière a été restaurée vers 1875 par les ateliers Clément & Fournier (Tours) (Gatouillat, comm. écrite, février 2020), puis en 2015 par l'atelier Debitus (Tours) : nettoyage des panneaux ; plombs de casses retirés ; consolidation des verres brisés ; pièces de compléments (restitution de la tête du démon) ; installation d'une verrière de protection.
Bibliographie:
Les Vitraux du Centre et des Pays de la Loire : Corpus vitrearum, France, recensement des vitraux anciens de la France, 2, sous la dir. de Louis Grodecki, Françoise Perrot et Jean Taralon, Paris, CNRS, 1981, p. 115.
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